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WhisperFog Mount
--> Morbid HalloWeen
La froide nuit de fin d'octobre devenait de plus en plus froide et sombre à mesure que le soleil se couchait.
Quelques voitures arrivaient lentement au manoir, en une longue procession blafarde, tandis que le brouillard se levait et que la mansion s'allumait doucement des bougies et cierges placés sur les rebords antiques des fenêtres. Cet ancien manoir que Maggy avait loué pour une soirée chic, une ancienne célébration rituelle de sa famille, et surtout pour féter sa sortie de l'Hopital Psychiatrique, était parfait pour ce qu'elle avait prévu : isolé par des précipices et des gorges profondes, de grandes ravines qui en faisait une île irréelle suspendue dans le vide par le petit pont métallisé noirci par la fumée âcre des pots d'échappement. Le lugubre édifice était orné de toutes les décorations horrifiantes des styles Rococo pour les grilles d'entrées, Baroque pour l'intérieur et Gothique Flamboyant pour l'extérieur, ces espèces de gargouilles immortelles crachant la pluie comme les tonneaux crachent la bière, donnant au tout une atmosphère iréelle, déplacée, horrifiante...
À coté de la mansion reposait un immémorial cimetière ou les tombes et les cryptes se relayaient à intervalles irréguliers pour former des allées sinueuses qui serpentaient entre les restes épars de quelques pauvres fous dévorés par les loups ou morts de faims dans les bois environnants, et retrouvés plus tard par un hasardeux miracle, tellement la forêt était dense et profonde, à l'orée d'un clairière ou se réunissaient les animaux pour chanter à la lune pâle et éthérée.
Quelques inévitables, et grossièrement taillées citrouilles brillaient de leur cruelle luminosité orangée, leur sourire édenté ricanant de la crédulité de ces humains éphémères face à la noirceur et aux tourments des âmes prisonnières de ce lieu.
On dansa et but beaucoup dans la Mansarde, tandis que la soirée avançait et que le manoir s'isolait peu à peu dans une mer blanchâtre et cotonneuse, fin duvet qui recouvrait toute la falaise et les bois se trouvant au sommet, et que le sombre manteau de l'obscurité drapait l'endroit de ses nuées sinistres.
Maggy voulut jouer, et l'on sortit dans la bise fraîche et la nuit de jais. Tandis que certains convives dansaient toujours, pour la plupart ivres comme pas deux, voire ivres-morts, d'autres, plus sobres, tremblaient. Non pas qu'il fit froid, malgré le novembre qui approchait, ni à cause de la bise omniprésente, mais ils frissonnaient plutôt à la vue des tombes du cimetière, ou étaient attachés d'horribles cadavres et autres squelettes désarticulés, pantins infernaux d'une douloureuse réalité, dont les bras pantelants et les jambes pendantes, quelquefois fracassées, gisaient sur le sol, alors que leur crânes écrasés souriaient de toutes les dents qui restaient encore solidaires de leurs mâchoires béantes et affligées, alors que leurs torax cambrés faisaient montre ostensible des côtes qui leurs avaient été arrachées ou fracassées.
On aurait cru le cimetière profané par les sombres puissances du malin, qui cette nuit était une maligne Maggy, et les gens qui n'avait pas fini de cuver leur âcre pitance vidère bien vite leurs estomacs et leur bile à la vue de ce spectacle, tremblotants d'émotions diverses et variées, allant de l'incrédulité à la Foi croissante, en passnt par l'horreur, le dégout et la peur, délectable sensation d'oubli de soi.
Les plus sensés, ou idiots, coururent à perdre haleine dans la première direction possible, ce qui équivalait pour nombre d'entre eux à se précipiter vers une mort certaine, quelques centaines de mètres en contrebas.
Et alors Maggy empoigna un coutelas denté, un Kryss que son père avait ramené d'Égypte ancienne, une relique précieuse sensée apporter le calme et la douceur dans un lieu de culte. Pourtant ici, lorsqu'elle s'entailla les veines, ce fût plutot le contraire qui se passa.
Les petits projecteurs holographiques qui se mirent en marche projetèrent des images horripilante que même un esprit sain ne pouvait concevoir. C'est bien pour cette raison que Maggy était la seule à pouvoir créer de telles... Choses...
Le problème, c'est que les cris et les piétinements incessants avaient pris le rythme saccadé d'un infernal tambour, réveillant des Esprits ancestraux peu content du manque de respect flagrant que ces frêles humains affichaient, et surtout grognons à cause d'un réveil des plus douloureux.
Alors la chasse commença. On vit des trainées sinueuses de volutes grises ou bleues, filaments éthérés d'une fureur spectrale trop longtemps retenue. Les mains blafardes et griffues tailladèrent chair et membres, os et nerfs, le naissant dans leurs sanglant sillage que mort et désolation. Ceux qui survécurent périrent dans les forêts à causes des loups ou tombèrent dans divers précipices.
Ceux qui eurent la chance ou la malchance de n'être griffés, mordus, lancés, se rendirent bien vite compte qu'ils n'en sortiraient pas. La Montagne de WhisperFog portait bien son nom, car déja de la brume scintillante sortaient les murmures ancestraux, les complaintes stridulentes et les lamentation déchirantes de milliers d'âmes en peine des suicidés et des victimes des suicidés, la hiérarchie des morts s'établissant bien vite.
Exsangue, Maggy ne fut jamais secourue.
On se demanda longtemps combien des cent convives n'avaient pas trouvé le chemin du retour. Les treizes survivants ont vu leurs cheuveux blanchir du jour au lendemain, puis sont morts d'un arrêt cardiaque quelques semaines plus tard, des suites d'un vieillissement accéléré, maladie rare mais pourtant réelle.

Ecrit par Sillon, à 17:14 dans la rubrique "Écrits Vains".



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