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EAF Blanc 2005
--> Ma feuille de réponse, en retard mais voilà...
Sujet d'Invention :

"Être ou ne pas Être ?" "Partir ou ne pas partir ?" "Pardonner ou ne pas pardonner ? ... C'est là la question."
Composez un monologue théâtral qui commencerait par l'expression d'une alternative et qui appartiendrait au registre tragique. Vous veillerez à ce que le lecteur dispose des éléments nécessaires à la compréhension de la situation.




Phobos ; seul, contemple la mer :

"Aimer ou ne pas aimer, c'est là la question.
Question ardue que je te pose à toi Eros, Dieu de l'amour, et à toi, Aphrodite, Déesse de beauté.
Je viens à vous les mains vides et le coeur lourd, car que de transports a souffert mon âme depuis cette rencontre du froid matin de Novembre.
On aurait dit un ange. Un ange assis sur cette falaise de Normandie, regardant le flux et le reflux des vagues éternelles sur la grève luisante. Ses longs cheveux au vent, elle était resplendissante, si belle, i fine, si fragile... Si rousse enfin, avec ses deux grands yeux verts.
Quand elle m'a regardé j'ai tangué de tribord à bâbord, réalisant que jamais je n'avais navigué sur les eaux du bonheur avant cela.
Devant tant d'ardeurs lancinantes pour s'échapper au grand jour, je passait la collerette à mon coeur, pour qu'il se tînt à l'arrêt.

Et me voilà maintenant, seul, face aux éléments déchaînés, à deviser tel un benêt. Mais vous autres Dieux, savez vous seulement de quoi l'on vous parle ? Savez vous seulement aimer ? Savez vous seulement ce qu'est l'Amour ?

Aimer c'est goûter avec délice et recueillement chaque instant, aussi infime soit-il, passé avec l'être cher. C'est aussi s'émerveiller des mille feux qui font briller son regard et rayonner son visage. C'est encore admirer béatement le soyeux lumineux et pétillant de ses cheveux, la ligne enneigée de son sourire, et entendre le chant divin, la mélodie envoûtante du cristal de son rire.
C'est toujours d'égrener un à un les chapelets de secondes que l'on voudrait faire autant de milliers d'éternités au temps figé dans une immobilité sereine.

Mais aimer, mes très chers Dieux, c'est avant tout souffrir.
Souffrir que l'autre ne pense pas de même, souffrir de son absence lacérante, craindre à chaque moment intemporel qu'elle disparaisse, nous laissant seul et sans consolation.
C'est bien une crainte. Craindre d'être renvoyé, d'être trompé, dupé, maltraité...
Ces harcèlements constants viennent mettre en lambeaux une chair déjà faible, un coeur qui n'en peut plus de battre, et font résonner une complainte lancinante qui retentit doucereusement dans les oreilles malheureuses.
C'est alors qu'on attend, morose et l'amertume en bouche, le moment tant espéré de la délivrance où elle arrivera, le sourire malheureux au coin des lèvres, espérant de tout coeur que notre attente infinie n'ait pas été trop longue.
Quand on aime, on tremble. on tremble de peur. De peur de ne pas trouver les mots justes, de peur de ne pas faire le bon geste, de peur -encore- de ne pas lui plaire, de peur -toujours- de ne pas la blesser par une action répréhensible qui nous ferait inévitablement chuter dans son estime.
Ces petites phobies, telles mille fers de lances pointues et rougeoyantes, viennent entacher du pourpre impérial et du rouge carmin la sanglante carcasse d'une rêverie éphémère où la Nymphe évanescente vient en sanglots vous dire les mots mille fois maudits : "Je t'aime."

Mais comment ? Mais comment ? Mais comment, dites-moi donc comment osez-vous dire que vous aimez quelqu'un que la fortune vous destine à perdre ?
Comment -encore-, comment cultiver à deux un jardin hypothétique dont les fruits ne pousseront jamais alors que vous devenez légumes ?
Comment -toujours-, comment raviver et entretenir la flamme moribonde d'un amour par trop de fois déjà dépassé et retracé ?
Que faire, une fois la monotonie ambiante installée, une fois la pilule de la routine avalée, alors que l'ennui usurpe la place de la passion des premiers jours ?
Mais n'en croyez pas tout de même, très chers Dieux, que je ne vous en admire pas moins. Au contraire.
Cependant gardez-vous bien d'espérer que je vienne encenser vos lauriers sur des autels encombrés de trépidations aussi saugrenues que vos propres idées.
Quel est l'imbécile d'entre vous qui inventa cette chose appelée "Amour" ?"



Le Rideau se baisse dans un bruit de Tonnerre.
Ecrit par Sillon, à 13:14 dans la rubrique "Vie Quotidienne".

Commentaires :

  docbrown
docbrown
27-05-05
à 15:15

Et la note ?

Pour ma part je trouve que c'est bien écrit vraiment, en fait je sens que c'est ton coeur qui t'exprime.

Une maladresse toutefois, la reprise des -toujours- -encore- à la fin qui n'était pas nécessaire, ça alourdit car on a une impression de déjà vu (quelques lignes au dessus). C'est le seul truc qui m'ai fait grimacer :)

Très joli sinon :) Te ressemblant tellement...
Répondre à ce commentaire

  Sillan
Sillan
27-05-05
à 18:36

Re:

J'ai fait expres pour les "-encore-" et "-toujours-" :D

La note : 11/16 soit 13,75/20
Répondre à ce commentaire

  docbrown
docbrown
27-05-05
à 22:50

Re: Re:

ça note sec ! c'est quoi son commentaire ?
Répondre à ce commentaire

  Sillan
Sillan
27-05-05
à 22:52

Re: Re: Re:

Ma prof à dit qu'elle aurait mis moins ^^

le Commentaire était du genre...
oups j'ai oublié :p
Répondre à ce commentaire

  Krystal
Krystal
28-05-05
à 22:11

J'avais envie de commenter mais... devant la beauté du texte, je ne sais plus quoi dire... Je suis scotchée. Vraiment.
13,75... faut-il être Racine pour avoir plus??

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  Sillan
Sillan
28-05-05
à 22:48

Re:

Arette tes betises ^^
ou tu vois la dimension tragique ? le héros ne ressort pas grandi d'un dilemme, il ne fait pas de choix ni rien.
M'enfin si jamais la prof apprenait que c'est ce que je ressent vraiment chui sur de me faire allumer :D
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  Krystal
Krystal
29-05-05
à 10:15

Re: Re:

oui...il est vrai que tu as sans doute "oublié" que c'était un sujet d'invention... et que tu t'es approprié les mots de phobos du premier au dernier...
On dira que tu t'es un peu laissé emporté par tes propres sentiments...
Mais si on oublie le sujet (je sais, tu es noté dessus quand même ^^), ton texte est vraiment beau...
[bon allez, j'arrête les compliments...]
^^
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